Chronologie (2)
Au sortir de la guerre
462 000 bâtiments entièrement détruits et 1 662 000 partiellement sur l’ensemble du territoire. Près de 3 000 000 fermes sont à rénover. L’industrie est sinistrée. L’électrification n’est pas encore achevée (le 10 mai 1954, 7 % des foyers n’ont pas l’électricité, dont 13% de ménages ruraux).
La période de rationnements n’est pas terminée : pénurie de charbon, faiblesse des compteurs électriques et réduction de la consommation d’électricité jusqu’à la veille de l’hiver 1950-1951. Livraison de métaux non-ferreux contre « bons « matière » ». Les appareils d’origine américaine ne sont livrables qu’au vu d’une licence d’importation payable uniquement en dollars sur un compte déclaré aux Etats-Unis. En 1949, le BHV prend pour slogan de sa quinzaine des Arts Ménagers « Le savon de Marseille est en vente libre et à volonté au BHV ».
Le matériel d’aménagement et d’équipement du foyer est à renouveler ou tout simplement à acheter mais la vie est difficile : l’inflation favorise le marché noir, les salaires sont peu élevés (importantes grèves en 1947, 1948 et 1953).
Le groupe Boussac négocie avec Bendix la création de « Bendix Français » (Bendix Home Appliance France). Il offre une machine à laver à chacune de ses ouvrières.
Une quinzaine d’exposants de machines à laver de tous types et de toutes formes : à tambour vertical rotatif (Mors, Thor), à tambour horizontal rotatif (Triomphe), à tambour horizontal rotatif avec pales (Lavor), à pulsateur (Hoover), à agitateur (Conord, Speed, Backstone, Sauter), statique qui fonctionne par dépression, comme une lessiveuse (Electrothermie). Les machine à laver sont chères : une française entre 60 000 et 80 000 francs ; une américaine jusqu’à 100 000 francs.
Premières machines automatiques sur le marché français par Bendix.
450 000 machines en service, soit 4% des foyers électrifiés.
Bayer lance l’acrylique.
Rare en 1948 (Blancheneige et Catox), les lessives refont leurs apparitions en 1950 avec notamment Lacroix et Persil. Nombre de fabricants se penchent sur le lavage à la main du linge délicat (laine, soie, nylon,…) : Lux (Lever), Mousse Paic (Colgate- Palmolive), Javolaine, Solilaine, Spadolaine.
Avec les machines automatiques (Bendix, Laden, Vedette puis Lincoln, apparition des premières laveries automatiques.
On ne parle plus d’installer des laveries collectives dans les immeubles. Il y a 2000 laveries automatiques en 1953
Création du Dacron (polyester) par Dupont de Nemours, commercialisé par Rhodiaceta sous le nom de Tergal.
Super-Lavix : meuble carré de 80 cm de haut qui lave, rince et essore 10 kilos de linge à l’heure. Le mécanisme est une synthèse du mouvement alternatif (machine à palettes) et du mouvement rotatif (machine à turbolaveur). Elle est sur roulettes.
La machine à laver tend à s’identifier aux éléments de rangement de la cuisine, même si les angles sont arrondis. Quelques fabricants aménagent le dessus en table de travail. Réapparition des tambours en acier inoxydable.
La Supersonic est présentée cette année là. Sans moteur et sans pales, elle utilise les vibrations soniques. L’Ondex fait appel à un système fondé sur les ondes vibratoires. La Pulsette présentée par l’Office central électrique (OCEL) est un moteur-laveur qui se substitue au champignon de la lessiveuse et lave par pulso-vibrations.
On compte 800 000 appareils en service, soit 6,6% des ménages électrifiés.
Lever lance en 1952, Omo, détergent de synthèse. Le « savon sans savon » qui permet le lavage en eaux et calcaire, en eau de mer, et réussit aussi bien en milieu acide qu’alcalin. Avec « Omo est là, la saleté s’en va », c’est le lancement de la première grande campagne publicitaire d’après-guerre.
C’est aussi le temps de Skip, CDK, Crio, La Saponite, Tide, Bozil et Bozal…
1 000 000 d’appareils en service soit 8,1% des ménages électrifiés.
Création du Cetelem : Crédit à l’équipement électroménager. Organisme créé avec le concours de grandes banques françaises, les grands constructeurs d’appareils ménagers et le syndicat général de l’industrie électrique. C’était une forme d’achat peu répandue en France, habituée à l’épargne, à la prudence et à l’achat comptant.
Electra électro-ionique dont le principe de fonctionnement est fondé sur les phénomènes d’électrolyse : pas de pièces en mouvement mais une cathode au fond de la cuve et un couvercle formant anode.
3,8% des ménages ouvriers sont équipés d’une machine à laver en 1954 contre 7,3% pour l’ensemble des ménages.
Retour à la couleur. Lutte entre les divers types de lavage. Machines à tambour (les plus chères mais les seules à essorer l’essorage), à agitateur (très répandues aux Etats-Unis, panier amovible), à turbulence (les moins chères, mais essorage indépendant). Apparition d’une floraison d’essoreuses indépendantes.
La machine Sirocco de Clarys lave t sèche par air pulsé à 70°.
Des systèmes de suspension évitent le scellement au sol des plus récents modèles à tambour.
Les prix baissent fortement. Les ventes de 1956 augmentent de 20% à 30% par rapport à 1955. La machine à laver rattrape le réfrigérateur. 14, 2 % des ménages français possèdent une machine à laver contre 78% des ménages américains.
Vedette-Quiétude de Surmelec : première machine à laver française entièrement automatique avec une cuve en acier inoxydable.
A quelques semaines du Salon 1958, pour freiner la consommation, le gouvernement prend une série de mesures qui brisent l’élan des industries : relèvement de la TVA au taux de 27,5% ; réduction des allocations familiales, particulièrement sensible pour les familles de plus de deux enfants ; restriction de la vente à crédit (versement initial à 35% ; étalement des paiements réduit à 12 mois). Décisions d’autant plus préjudiciables qu’elles atteignent les milieux populaires au moment où ils apparaissent comme les principaux acheteurs, notamment de machines à laver.
Les fabricants de détergents se rendent compte que le système à tambour va l’emporter sur les systèmes à agitateur ou pulsateurs. Ils doivent mettre au point des lessives adaptées à ces machines. L’abondance de mousse qui était jusqu’à présent le gage visible de l’efficacité d’un détergent devient un obstacle. Le volume interne de la machine réduit et le bain lessiviel se concentre et la mousse déborde. Il faut trouver une lessive moins moussante.
Skip de Lever, à mousse contrôlée, voit le jour en 1959, répondant aux problèmes posés, à condition que le dosage soit respecté (d’où un bec verseur spécial).
Dupont de Nemours invente l’élasthanne qu’il commercialisera sous le nom de Lycra.
Les allocations familiales sont bientôt légèrement relevées, la TVA ramenée à 23 puis 20 % pour les réfrigérateurs (1960)… Seules les machines à laver restent taxées au taux de 23% jusqu’en 1962.
La Décamatic de Laden affiche de nouvelles options : distributeurs automatiques de produits, sélecteur de température et essorage progressif.
On lance des machines plus étroites.
Plus de 22% des foyers ont une machine à laver.
Ouverture des frontières (traité de Rome en 1957). Les machines allemandes sont très au point mais valent le double des françaises, les italiennes sont à des prix très compétitifs.
L’automatisme intégral propre aux italiens et aux allemands est d’abord mal accepté par les services après-vente des revendeurs (trop compliqués). La ménagère française se satisfait dit on du semi-automatisme qui répond mieux à son tempérament en lui donnant, par une intervention personnelle, le sentiment du devoir accompli.
Conséquence d’une politique néfaste, la machine à laver le linge est le seul appareil dont la production, en 1960, baisse par rapport à 1957
Lutte entre l’automaticité et la semi-automaticité.
Succès des appareils jeunes ménages, petites cuisines, « gain de place » : 40 cm pour la Babette de Laden. Ces appareils ont des prix compétitifs, mais des programmes de lavage en nombre réduit.
Clématic Vedette (huit clefs pour le choix de lavage.
SUFAM est le premier à sortir une petite machine pour laver un kg de linge.
Décidée en 1962, commencée en 1963, l’opération « compteur bleu » vise à doter chaque foyer d’une puissance de 6KW (les 2/3 des français disposent alors d’une puissance d’environ 1KW)
La grande majorité des machines à laver offrent une version au gaz et le système de sécurité thermocouple gagne les machines à laver à chauffage au gaz.
La programmation des machines à laver à automatisme intégral fait son chemin.
Apparition de la Statomatic 47 de Brandt, à automatisme intégral.
Apparition du terme « wash and wear » pour des pantalons en polyester.
Pour les fibres synthétiques, contre le jaunissement du nylon, Lever crée Coral
Apparition des assouplissants, Colgate-Palmolive lance Soupline.
La part respective des machines semi-automatiques et des machines automatiques est de 47 et 45%.
44% des foyers ont une machine à laver.
Petite Calor lave 1kilo de longe en 3 minutes.
Des idées, déjà dans l’air, se concrétisent, tels que l’écologie et la protection de l’environnement. Les lessives sont désormais biologiques. La plupart des fabricants de machine à laver prévoient un ou plusieurs programmes biologiques. La lutte contre le gaspillage se manifeste par le souci d’économiser d’abord l’eau et l’énergie. La touche « éco » des lave-linge devient le cheval de bataille des fabricants. Le lave-linge peut être alimenté avec l’eau chaude de l’évier.
Procter & Gamble lance Ariel, la première lessive biologique. L’apparition de la lessive aux enzymes gloutons et la publicité tapageuse faite aux armes biologiques amènent une véritable révolution dans les cycles de lavage.
Juliette Thomas écrit dans « L’Actualité » le 5 février 1970 : « On nous apprend, assez discrètement d’ailleurs, que les machines à laver le linge et nos fameux enzymes, ne font pas bon ménage (…). Les enzymes, nous rappelle-t-on, sont de petits corps vivants et fragiles. Ils veulent bien avaler toutes les salissures du monde à condition qu’on leur assure un temps de « digestion » de trente minutes et une « ambiance » de travail de moins de 60 degrés. »
Des cycles de lavage répondent maintenant aux spécifications imposées par le Woolmark (label créé en 1964) et les fabricants de tissus synthétiques.
Les machines à économiseurs, dites encore à double capacité ou à charge réduite se multiplient.
Des transistors animent le programmateur des derniers modèles de Esswein, Hoover, Philips…, commandent l’essorage et font varier la vitesse en fonction de la nature des textiles. La vitesse elle-même augmente grâce aux progrès de la stabilité de la suspension (pouvant dépasser 900 tours/minutes).
Progrès décisif avec le Permanent Magnet qui permet les vitesses variables à volonté. Passage progressif des vitesses et vitesses variables (Philips).
Au cours des années 70, petit à petit, le tableau de commande à l’avant disparaît au profit du bandeau à l’arrière (touches sensitives, affichage à diode et fonctions diverses – horloge, aide au diagnostic).
Tous les détergents sont biodégradables.
Création d’un ministère de l’Environnement.
Les machines automatiques sont reines, alignant jusqu’à 25 ou 35 programmes. Souci de perfection ou argument publicitaire sans réelle valeur ?
La chasse aux « gaspis » donne valeur de symbole à la touche « éco », cheval de bataille de la plupart des fabricants.
Economie d’eau : la « capacité variable automatique » remplace la demi-charge.
Economie et protection de l’environnement : les fabricants emploient des matériaux et des emballages recyclables.
Protection de l’environnement : les composés fluoro-chlorés (CFC) disparaissent totalement en 1977.
Des produits lessiviels sans phosphate sont mis en vente ; les niveaux acoustiques baissent encore.
Retour à la machine à hublot, juxtaposables, encastrables, mais équipée d’une porte habillable aux couleurs de la cuisine. Roulettes escamotables.
Multiplication des machines « gain de place ».
Le mot lave-linge tente de s’imposer.
Touches sensitives chez Thomson.
Candy met sur le marché un lave-linge pour aveugles et mal-voyants.
74% des foyers ont une machine à laver.
Lessives pour le lavage à basse température, Skip de Lever
« Quand l’intelligence vient aux machine à laver ». Il manquait à cette machine le pouvoir d’indiquer aux utilisateurs les opérations nécessaires à leur bon fonctionnement et de faire leur autocontrôle. Avec les générations 80 de Thomson et de Philips, c’est chose faite, et de véritables mini-ordinateurs domestiques seront commercialisés dès l’été, prélude à une nouvelle génération d’appareils qui vont désormais se multiplier. » Sciences et vie juin 1980.
Lancement des lessives à basse température Ariel par Procter & Gamble.
Les machines intelligentes de 1980 deviennent les surdouées de 1981.
Les microprocesseurs deviennent les cerveaux de la plupart des grandes marques. Les lave-linge sont de plus en plus silencieux. La couleur revient. Les appareils se chargent de plus en plus par le devant pour se glisser sous un plan de travail. Des sondes électroniques règlent au degré et au litre près la température et le niveau des bains de lavage et de rinçage, pesée électronique de la charge de linge, contrôle de la répartition du linge dans le tambour, une mémoire permet d’effectuer un diagnostic rapide des pannes.
Le lave-linge à partir des trois données de base (nature des textiles, quantité et degré de salissure) effectue le lavage le mieux adapté.
Emergence des lessives liquides, Vizir de Procter & Gamble et Wisk de Lever.
Il est désormais possible de traiter une petite quantité de linge dans une machine à laver et, par conséquent, de diminuer le temps de lavage, de rinçage et d’essorage pour diminuer la consommation d’énergie. BB 40 de Brandt, à capacité variable.
Cuve en polypropylène et la logique floue (choix automatique des programmes grâce à un système de capteurs).
Le progrès souhaité par tous ne va pas sans quelques réticences, ainsi les fabricants sont-ils amenés à abandonner le terme de « logique floue », les touches sensitives et les pictogrammes des tableaux de bord pour revenir aux bons vieux boutons, mais en nombre limité.
Apparition de nouveaux programmes : « bio tache » et « bio laine » chez Brandt
Economie d’énergie : la CEE crée une « étiquette énergie » apposée sur les lave linge à partir de 1999.
Programme « soie » chez Whirlpool. Touches « lavage à la main », « anti-froissage »…
Lave-linge Contrarotator de Dyson : deux tambours tournent en sens opposé.
Tendance aux lave-linge de grande capacité pour laver les couettes.
Lave-linge fonctionnant à la vapeur, et qui défroisse : Steam de LG Electronic, diffusé par Philips.
Lave-linge Silver Nano de Samsung aux vertus antibactériennes.
Lave-linge de la marque chinoise Haier sans lessive, fonctionnant par électrolyse.
Electrolux lance le lave-linge AWT 1486 communiquant : des phrases types sont préenregistrées.
L’Internet Homme Alliance d’Atlanta fait actuellement des expériences sur une machine à laver connectée à internet. Elle communique par e-mail ou sms : « essorage terminé », « filtre à poussière bouché »…
Miele lance Liquidwash un lave-linge avec un réservoir de lessive.